Allocution du 11 novembre 2020

J’avais dit le 11 novembre 2018 au cimetière militaire que j’avais le sentiment que « ce centenaire célébré avec ferveur, sera peut-être la dernière célébration sous la forme que nous connaissons ».

Je n’avais cependant pas imaginé qu’on passerait d’une commémoration en présence d’une foule de plusieurs centaines de personnes à une commémoration symbolique réduite à une dizaine de personnes.

Nous commémorons l’armistice du 11 novembre 1918, qui mettait fin à la première guerre mondiale… mais ce matin comme vous, sans aucun doute, c’est à une autre guerre que je pense et pour laquelle l’armistice n’est qu’un espoir.

La guerre que notre pays livre aujourd’hui contre un virus et contre le fanatisme, c’est-à-dire contre des ennemis invisibles est meurtrière et touche des innocents.

Elle en est d’autant plus insupportable.

Oui, ce matin, les poilus me le pardonneront, je pense plus à Samuel Paty, un collègue historien-géographe, décapité pour avoir bien fait son métier de professeur, aux victimes de Nice, assassinées dans une église, lieu de paix par excellence et je pense aussi à tous nos compatriotes qui luttent pour la vie dans des salles de réanimation.

Mes amis, nous vivons des moments difficiles.

Notre pays doit faire face à la fois à la pandémie et à la barbarie. Pour livrer ces combats, nous devons être unis et laisser de côté nos petites querelles.

Unis comme au front avaient dit les poilus de la Grande Guerre.